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Communiqué de presse sur CIFIED 2017

Communiqué de presse sur CIFIED2017

 

COLLOQUE INTERNATIONAL FIED -­‐ 13 et 14 DECEMBRE 2017

La Fédération Interuniversitaire de l’Enseignement à distance (FIED) -­‐ fondée en 1987 -­‐ a célébré les 13 et 14 décembre à Paris ses 30 ans d’existence par un colloque international sur le thème de « L’enseignement à distance, un levier pour l’innovation pédagogique ?  ». Organisé avec le soutien du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI), ce colloque a cherché, en s’appuyant sur ses 30 années de pratiques, à faire le point sur l’EAD, ses points forts, ses faiblesses et surtout à envisager les évolutions : les MOOC ont changé le contexte et des mots comme hybridation ont pris désormais une nouvelle résonnance. L’enseignement concerné est l’enseignement supérieur, en formation tout au long de la vie (formation initiale ou continue).

Il y a eu une centaine de participants, membres ou pas de la FIED, venant de France, de pays francophones  (Belgique,  Suisse,  Algérie,  Québec)  ou  non  (Espagne,  Pays  Bas)  et d’associations  internationales  dont  la  FIED  est  membre  (EADTU,  ICDE).  L’enseignement  à distance  (EAD)  a  depuis  toujours  été  un  des  moteurs,  souvent  discret,  mais  néanmoins efficace  de  l’innovation  pédagogique  dans  les  établissements  d’enseignement  supérieur.

Cela tient à la fois à la spécificité des publics, à la nécessité d’inventer de nouveaux modes d’échanges en s’emparant des opportunités offertes par les évolutions technologiques, mais aussi de nouveaux modes d’organisation pour la production des contenus et pour la gestion des  enseignements  et  des  étudiants.  Aujourd’hui  le  "D"  de  l’acronyme  "EAD"  n’est  plus seulement la distance, mais renvoie à une pluralité de signifiants qui l’inscrivent pleinement dans  les  mutations  profondes  que  connait  aujourd’hui  l'enseignement  supérieur.

Aujourd’hui, l’EAD est de plus en plus un enseignement : 

  • Différencié qui  nécessite  de  repenser  les  modes  d’accès  à  l’enseignement supérieur  et  l’accompagnement  dans  une  perspective  plus  ouverte  et  plus flexible.  Que  ce  soit  en  termes  de  motivation,  de  parcours  antérieurs  ou  de contraintes particulières (étudiants empêchés, en situation de handicap, sportifs de haut niveau) les étudiants qui viennent à l’université changent et ont besoin d’accompagnements spécifiques.
  • Diversifié grâce  à  des  méthodes  pédagogiques  innovantes  permettant  de répondre aux défis de la disparité des publics et tirant profit de l’évolution des dispositifs d’apprentissage et des modèles d’évaluation.
  • Digitalisé avec  l’usage  des  LMS  pour  la  diffusion  des  supports  de  cours,  des moyens  de  communication  et  de  suivi.  L’EAD  constitue  un  laboratoire  où  sont expérimentés  de  nouveaux  usages  pédagogiques.  Certains,  à  la  faveur  de l’hybridation des cours ou de la mise en place de pédagogie inversée viennent enrichir l’enseignement présentiel et inversement.
  • Distribué, au  sein  d’un  réseau  d’acteurs  intervenant  pour  la  production  et  la scénarisation des ressources pédagogiques (ingénieurs pédagogiques, techniciens audiovisuels etc.), l’accompagnement (tutorat) mais aussi pour leur valorisation et  leur  diffusion  en  particulier  grâce  aux  Universités  Numériques  Thématiques (UNT) et au portail sup-­‐numerique.gouv.fr (www.sup-­‐numerique.gouv.fr) pour la diffusion de l’offre de formation et le partage des ressources pédagogiques. Cette logique  de  réseau  dépasse  le  cadre  national  grâce  aux  collaborations internationales de la FIED.

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Le  colloque  a  permis  de  s’interroger  sur  ces  déclinaisons  du  D  de  l’EAD.   Si l’enseignement à distance tel que défini dans les années soixante a longtemps été « à côté » de l’offre présentielle, présence et distance, aujourd’hui, se conjuguent pour offrir une  diversité  de  modalités,  pour  enrichir  l’expérience  d’enseignement  et d’apprentissage, et transformer les pratiques en réponse aux évolutions des attentes et des besoins des enseignants et des apprenants.  

QUATRE GRANDS THEMES ONT STRUCTURE LES DEUX JOURNEES : 

1) L’EAD un levier pour la transformation pédagogique

Deux anciens présidents (Ronan Chabauty et Antoine Rauzy) sont revenus sur les actions initiées,  coordonnées  par  la  FIED  et  développées  par  les  membres,  en  insistant  sur  les innovations  et  les  liens  avec  l’enseignement  présentiel.  Piet  Henderickx,  longtemps secrétaire général de l’EADTU (Association Européenne à Distance) a parlé des coopérations européennes passées et à venir. Ils ont évoqué le changement de point de vue provoqué par la vague des MOOC, qui a modifié les regards extérieurs sur l’EAD.

Patricia Arnault  a présenté l’approche programme et compétence, qui concerne aussi bien distance  que  présence  (et  les  formes  mixtes)  et  induit  un  changement  majeur  dans l’enseignement supérieur.

Jean-­‐Michel  Julien  a  montré  que  les  outils  numériques  permettant  une  digitalisation des référentiels pour une meilleure connaissance et coordination des formations.

2) L’EAD, une réponse à des besoins spécifiques

L’amélioration  de  la  qualité  de  l’EAD  fait  que  ce  n’est  plus  une  modalité  réservée  à  des étudiants  empêchés,  mais  l’EAD  continue,  à  rendre  un  service  public,  pour  certaines catégories de personnes ayant besoin de formation.

Soazic Gros et James Cheron (mairie de Montereau) ont montré comment la création d’un centre d’accueil municipal permet à des jeunes éloignés des universités traditionnelles de suivre des études à distance et de rompre l’isolement.

En  l’absence  de  Laurent  Frécon,  qui  devait  représenter  l’INSEP,  Chantal  Acheré  et  Ronan Chabauty ont parlé du travail réalisé pour l’accueil des sportifs de haut niveau qui a abouti à la signature d’une convention FIED-­‐INSEP.

Marc Desjacques (direction de l’administration pénitentiaire), Dominique Poincelot et Alain Boivin ont présenté le travail réalisé pour les étudiants incarcérés qui a abouti à la signature d’une convention DAP-­‐DGESIP-­‐CPU et qui doit se poursuivre dans le cadre du projet NED (numérique en détention).

3) L’évolution des cadres institutionnels et des pratiques Trois sujets ont été évoqués : 

  • La  formation  continue  (Nicolas  Postec  et  Alain  Gonzales),  champ  important  pour l’EAD, qui apporte beaucoup de souplesse, mais qui pose certains problèmes, comme le contrôle de la participation (demandé par les financeurs), un récent décret facilite les choses.
  • L’évaluation et le suivi de la qualité en EAD (JM Julien, George Ubachs, Jean Marc Meunier), indispensables pour que l’EAD soit une modalité comme une autre et non  un dispositif de repêchage pour empêchés. Le travail au niveau européen a permis avancées et reconnaissance.
  • Les  besoins  des  entreprises,  évoqués  à  travers  l’intervention  d’Elisabeth  Belois-­Fonteix (Orange) et M. Selorni, le  portail MOOC d’Orange.

Un  quatrième  sujet,  transverse,  clef  pour  l’EAD,  est  celui  des  examens  en  ligne,  débattu dans une table ronde réunissant Pierre Beust, Sabine Bottin-­‐Rousseau, Silvester Drajeer et Daniel Haven. Ce sujet est important pour la FIED qui est partie prenante du projet Erasmus OP4RE.

4) L’EAD à l’international  

Gwenaelle Proutière-­‐Moulon a présenté l’université numérique de Nantes.                                                                        Sabine  Bottin-­‐Rousseau,  Brigitte  Leguen  et  Florence  Ducreau  ont  montré  en  quoi  les ressources et les compétences de l’EAD permettaient la mise en place d’Erasmus virtuels. Les REL (ressources éducatives libres, OER en anglais) aident à réaliser des enseignements en ligne (en présence, à distance, en autoformation ou en formation tutorée). C’est un domaine où les universités numériques thématiques jouent un grand rôle en France. Sophie Touzé, Anne Boyer, Carole Schorlé Stefan et Manuel Majada en ont débattu.

Une table ronde réunissant Gard Titlestad (ICDE), Abdelkader Zighed (AUF) et Anja Oskamp (EADTU) a permis d’évoquer les enjeux de la mondialisation de l’enseignement supérieur dans laquelle l’EAD a un rôle important à jouer.

Les journées se sont achevées par une mise en perspective dans le point de vue des sciences de l’éducation par Didier Paquelin. 

Ces tables rondes et interventions étaient complétées par deux plages : 

  • 1)  Présentations  des    communications  retenues  par  le  jury  après  un  appel  à communications
  • 2) « Mon innovation en EAD », la FIED a organisé un concours sous forme de courtes vidéos (de 3mn). Deux prix ont été décernés : 

 

    • o Prix du public (avec vote en ligne)
      • L’innovation face à la multimodalité d’un dispositif de formation
      • Université de Lille Benoît Debuisser et Nathalie Sename
    • o Prix du jury
      • La formation à distance….mais les examens aussi
      • Université de Caen Normandie Valérie Cauchard

 

Le programme détaillé est disponible à l’adresse suivante :  Programme

Les journées ont été filmées par le Service multimédia de l’université de Lille1.tv à l’adresse suivante :  suivez le lien et également dans l’espace public de la FIED (fied.fr)

 

                                                                                   Pour la FIED,

                                                                                   Pierre Jarraud et Chantal Acheré 

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